Construit en 1943, à quelques mètres de l’arrivée du téléphérique Riddes-Isérables, par Pierre Gillioz (1882-1961) et sa femme Honorine Fort (1881-1966), la Pension, puis l’Auberge du Mont-Gelé a été et reste toujours une adresse touristique et villageoise incontournable au cœur de la vie des Bedjuis (sobriquet des habitants d’Isérables) et de leurs sociétés locales.
Le groupe folklorique « Les Bedjuis » y a notamment été fondé en 1952. La fanfare l’« Helvétia d’Isérables » et la jeunesse « Idéal » en ont été propriétaires durant 43 ans (!), de 1966 à 2009.
De nombreux hôtes de marque comme notamment le Dr. Sir Alexander Fleming, inventeur de la pénicilline et prix Nobel de médecine, de nombreuses personnalités politiques comme les conseillers fédéraux Paul Chaudet, Giuseppe Lepori et Pascal Couchepin et de nombreux conseillers d’État y ont passé des moments gastronomiques inoubliables.
Le 11 août 1979, l’Auberge échappe in extrémis aux flammes de l’incendie de la maison voisine du président de commune, qui sera, elle, quasi-détruite.
En 1993, la nouvelle salle de la fanfare est adossée au Mont-Gelé.
2020, Cindy Lerch, descendante du « Tachenet », Émile Vouillamoz, et de sa fille Roseline, bedjuis et bedjuasse des Créteaux (hameau en dessus d’Isérables) devient la nouvelle propriétaire du Mont-Gelé et ce dernier profite d’un magnifique coup de jeune de sa façade, entièrement sablée, et d’une rénovation d’une partie de son intérieur.
Le Mont-Gelé
L’auberge tire son nom de la montagne qui culmine à 3’023 mètres d’altitude au sommet du vallon de la Fare, au point de jonction des communes de Verbier (Val-de-Bagnes), Nendaz et Riddes : le « Mont-Gelé », autrefois appelé en patois le « becca de la Gran Dzourniva » (le « bec de la Grande Journée »). Le Mont-Gelé est accessible en téléphérique depuis la station de ski de Verbier.
La visite du Dr Sir Alexander Fleming
5 avril 1952 – Le Dr Sir Alexander Fleming, futur prix Nobel de médecine, averti de la guérison spectaculaire d’un jeune Bedjuis de 9 ans atteint d’une méningite aiguë suite à un traumatisme crânien grâce à des piqûres de pénicilline, un remède tout nouveau à l’époque, débarqua en personne à Isérables pour contrôler soigneusement l’enfant et repartir satisfait des effets de sa découverte.
Ce jour-là, il dîna à l’Auberge du Mont-Gelé avec le curé Joseph Séverin. Au cours de ce dîner, il remit au curé une plaquette de la première culture de pénicilline, observable aujourd’hui au Musée d’Isérables. Par la suite, il affirmera que sa plus belle visite en Suisse fut celle effectuée à Isérables.